Dès le dimanche soir, votre humeur devient morose et se dégrade encore le lundi matin ? À l’arrivée du week-end, votre moral reprend des couleurs et vous retrouvez de l’énergie ? Vous n’êtes pas en burnout, vous souffrez sans doute du syndrome du boulot irritable.

Avant d’aller plus loin, voici : 14 métiers fitness avec ou sans diplômes

Pour tomber en burn-out, la recette est simple. Il vous faut : une pointe de perfectionnisme + trop de travail + zéro contrôle + pas de merci + ambiance toxique + règles bidon + boulot qui trahit vos valeurs.

Appliquez ça à la lettre et, un beau jour, vous ne serez plus capable de sortir du lit.

À l’inverse, le syndrome du boulot irritable se définit comme un travail que vous jugez merdique et qui n’est pas intéressant.

Dans un monde où des jeunes de 25 ans font des millions en lançant leur start-up, où d’autres monétisent leur image sur les réseaux sociaux, et où certains travaillent 100 % de chez eux, en pantoufles, et gagnent plus en un mois que vous en un an, ça peut faire mal à l’ego.

Il y en a qui essaient de se convaincre qu’ils aiment ce qu’ils font, mais au moindre coup de pression de leur hiérarchie, ils se mettent à rêvasser d’une vie meilleure, comme investir dans une vieille ferme pour en faire des logements à louer sur Airbnb.

Et croyez-moi, l’argent n’est pas toujours le problème. Vous pouvez souffrir du syndrome du boulot irritable même si vous avez un gros salaire.

En général, les premiers symptômes se manifestent quand vous vous êtes déjà bien éloigné de la ligne de départ. Cette ligne de départ, c’est le moment où vous avez obtenu votre diplôme et choisi votre voie. Les premières années se passent bien, parce que vous sentez encore que vous pouvez changer, tester, bifurquer et revenir plus tard. Vous avez l’impression d’avoir du temps.

Puis l’argent commence à entrer… en même temps que les charges de la vie. La routine s’installe.

Et un jour, souvent entre 35 et 45 ans, vous remarquez que vous n’avez plus tellement envie de parler de votre job. Vous en avez presque honte face à ceux qui ont des métiers passionnants.

Votre premier réflexe, c’est de vous dire qu’il n’y a pas de sous-métier et qu’il faut bien bosser. Le travail, c’est la santé après tout.

Et puis, les symptômes s’amplifient. Pour compenser ce job qui ne vous rend pas heureux, vous traînez un peu plus tard sur Netflix tout en regardant les autres sur les réseaux sociaux, souvent avec un truc à bouffer sous la main (rarement des bâtonnets de carottes).

Vous troquez du réel ennuyeux contre du virtuel divertissant.

À savoir : Le stress du lundi augmente durablement les niveaux de cortisol, avec une hausse de 23 % mesurée dans les cheveux, même chez les retraités. Cette empreinte biologique pourrait expliquer pourquoi le risque de crise cardiaque grimpe de 19 % chaque lundi, indépendamment du statut professionnel.

À ce rythme, vous commencez à manquer de sommeil, donc d’énergie et de volonté. Vous faites moins souvent du sport et vous résistez moins facilement à l’appel du croissant au bureau.

Vous commencez à envisager de :

• quitter votre conjoint(e), car vous pensez (à tort) que votre bonheur dépend de l’autre

• trouver la bonne martingale pour gagner au loto foot, à la bourse, au tiercé, car vous vous pensez plus intelligent que tous ceux qui ont essayé avant vous

• démissionner de votre boîte pour une autre, en pensant que c’est l’entreprise — et non la nature de votre travail — qui vous pose problème.

Si vous choisissez l’une de ces voies, vous aurez quelques semaines ou mois de plaisir, mais le syndrome reviendra.

Ce que vous devez faire, c’est trouver un travail qui est suffisamment désirable pour être content de reprendre après vos 15 jours de vacances en août, et qui vous donne la banane le lundi matin.

Vous pensez que ce n’est pas facile, car vous associez ça à un travail qui rapporte beaucoup, et que les places sont limitées. Mais vous vous trompez : l’argent n’est pas toujours le nerf de la guerre dans le travail. Sinon, pourquoi des traders se reconvertiraient-ils en mécaniciens, plombiers, paysagistes, etc. ? Lire à ce sujet Eloge du carburateur: Essai sur le sens et la valeur du travail de  Matthew B. Crawford 

Découvrir vos valeurs pour sortir du syndrome du boulot irritable

En remplissant ce test, vous découvrirez vos valeurs et votre niveau d’investissement dans ces domaines. Ensuite, il vous suffira de trouver un job (ou un nouveau poste dans votre entreprise) en lien avec vos valeurs.