De nos jours, beaucoup de personnes peinent à perdre de la graisse ou à prendre du muscle, et il ne s’agit pas seulement d’un problème individuel : c’est un symptôme de notre mode de vie.
En 2005, j’ai décroché mon tout premier poste en musculation dans une salle du centre-ville de Montpellier. À 18 ans à peine, ma mission consistait à :
- guider les adhérents sur l’exécution des mouvements,
- leur apprendre à déchiffrer et suivre un programme de musculation.
J’ai vite compris qu’ils étaient souvent désemparés devant la profusion de machines, de méthodes et de régimes. Imaginez : pas d’iPhone, encore moins d’influenceurs délivrant des messages contradictoires.
Tout passait par l’observation directe et l’échange humain.
Aujourd’hui, le paysage a radicalement changé :
- le marketing omniprésent et l’ego de certains “experts” du fitness inondent les réseaux,
- la surabondance d’informations (programmes, compléments, tendances) engendre une paralysie,
- ceux qui souhaitent perdre de la graisse et gagner du muscle s’y perdent et finissent souvent par tout abandonner.
Mais il y a autre chose qui peut vous bloquer, et je vous en parle dans cet article.
1. Confort et sédentarité
Le développement technologique a rendu nos déplacements et nos tâches quotidiennes quasi-automatiques. Pourtant, l’inactivité physique est l’un des principaux facteurs de risque de maladies chroniques : près de 31 % des adultes ne répondaient pas aux recommandations minimales d’activité physique en 2022, soit environ 1,8 milliard de personnes dans le monde selon l’OMS. Cette absence de mouvement favorise non seulement le stockage des graisses, mais aussi la perte de masse musculaire et de force, notamment chez les plus de 50 ans selon les experts.
Si la nouvelle technologie a réduit les pathologies d’usure liées aux métiers manuels, ils ont aussi favorisé l’émergence de troubles associés au manque de mouvement :
- les douleurs lombaires et cervicales qui n’étaient pas toujours dues à un effort excessif,
- la diminution de la densité osseuse et musculaire par déficit de sollicitations fonctionnelles,
- la tendance à la sédentarité, renforcée par la facilité d’exécution des gestes.
Retrouver mon guide sur la perte de graisse et la remise en forme en cliquant ici.
2. Dispersion de l’énergie mentale
Chaque notification, chaque email, chaque choix — du petit déjeuner à la tenue du jour — mobilise notre volonté. Or cette « fatigue décisionnelle » épuise nos ressources d’autocontrôle : à force de prendre des décisions, on se sent moins capable de faire des choix sains, comme résister à une part de gâteau ou terminer un entraînement exigeant. Résultat, on commence la séance de sport, mais on jette l’éponge avant d’achever son programme ou pire, on ne fait même pas d’exercice par « flemme ».
3. Injonctions contradictoires
Entre le régime cétogène, le jeûne intermittent, l’alimentation végan, mais aussi le split, le PPL et l’entraînement à haute intensité, les conseils et méthodes affluent de toutes parts. Une enquête auprès d’adultes américains a montré que l’exposition à des messages nutritionnels contradictoires (par exemple sur la consommation de café, de poisson ou de vin) augmente la confusion et réduit l’adhésion aux recommandations, notamment la consommation de fruits et légumes.
Face à cette cacophonie, on abandonne souvent tout programme, faute de savoir lequel suivre.
4. Retrouver la simplicité
La technologie et l’abondance d’informations nous offrent aujourd’hui un éventail d’outils sans précédent : applications de suivi, programmes interactifs, gadgets de mesure de la performance, communautés en ligne… Pourtant, aucun algorithme ni aucune montre connectée ne peuvent faire vos tractions, vos squats ou votre footing à votre place. À un moment, l’effort vous appartient.
- Pour développer le muscle, c’est la contrainte qui fait croître les fibres : ajoutez du poids ou des répétitions, mais à chaque fois, c’est vous qui poussez, tirez, soulevez.
- Accepter la situation plutôt que de se trouver une excuse : si la courbe stagne, c’est le moment d’augmenter l’effort ou de revoir votre plan nutritionnel.
- Pour perdre de la graisse, c’est la balance énergétique qui prime : réduire ses apports caloriques, contrôler ses portions – l’information vous guide, mais c’est à vous de lever la fourchette.
Utilisez la technologie pour suivre vos progrès, mais rappelez-vous : c’est vous qui devez bouger et accepter la douleur qui mène aux progrès. Mais c’est aussi vous que vous devez féliciter quand cela arrive.
5. La clé
Lorsque vous étiez enfant, ce n’est pas en restant assis que vous avez appris à marcher. Vous avez ensuite progressé en enchaînant la marche, la course et le saut. Quelques années plus tard, vous vous êtes une nouvelle fois confronté à l’inconfort de l’apprentissage pour maîtriser le vélo et la nage.
Reconnectez-vous à ces moments d’inconfort qui vous ont mené à la progression, à la fierté et à la joie (bien mieux que les livres de développement personnel).
C’est en réapprenant à apprécier l’inconfort que votre corps se transformera vraiment.
Choisissez un programme à répéter chaque jour — vous pouvez prendre le mien, ou celui d’un autre — et passez à l’action.
Bonne progression,
Théo @Fitnessmith
PS : faites-le pour vous, pas pour impressionner les autres.
Lorsque vous accomplissez quelque chose de difficile, il y aura toujours quelqu’un pour vous demander : « Quel est votre prochain objectif ? »
Accordez-vous le temps de savourer votre réussite : c’est vous qui déciderez d’annoncer ( ou pas ) votre prochaine étape.