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En Bref : Combien de répétitions pour sécher ?

Contrairement aux idées reçues, il ne faut pas alléger les charges et augmenter les répétitions pour sécher. Pour conserver ta masse musculaire tout en perdant du gras, voici la répartition idéale :

  • Mouvements polyarticulaires (Squat, Développé couché…) : 6 à 8 répétitions avec des charges lourdes pour maintenir le signal anabolique.
  • Mouvements d’isolation (Curls, leg extension…) : 12 à 15 répétitions avec des poids moyens.
  • Mouvements légers / Poids du corps : Plus de 15 répétitions pour la brulure et la congestion.

L’objectif principal est de maintenir l’intensité (le poids sur la barre) pour dire à ton corps que le muscle est nécessaire à ta survie.

Quand j’ai démarré la musculation début des années 2000, on nous disait de faire des tonnes de séries et répétitions avec peu de temps de repos pour perdre de la graisse. On voyait des gars passer de 100kg au développé couché à 60kg pour faire des séries de 20, en pensant que cela allait « dessiner » le muscle. Cette méthode n’a pas fonctionné pour moi. J’ai perdu du poids, certes, mais surtout du muscle, finissant avec un physique « plat » et encore trop gras.

Par contre, une autre méthode a très bien marché et je vais te donner les détails ici. Si tu cherches à afficher un physique écorché sans sacrifier tes gains durement acquis, tu es au bon endroit.

sèche musculation avant après

Pourquoi la « série longue pour sécher » est un mythe tenace

C’est probablement le dogme le plus persistant dans les salles de sport. L’idée reçue est la suivante : les séries courtes et lourdes construisent le volume, tandis que les séries longues et légères « définissent » le muscle et brûlent le gras localement.

Laisse-moi être clair : c’est faux. 

Le muscle ne peut faire que trois choses : grossir (hypertrophie), rapetisser (atrophie) ou rester tel quel. Il ne peut pas se « transformer » en une version plus définie de lui-même simplement parce que tu fais 20 répétitions. La définition musculaire, c’est simplement avoir du muscle avec peu de graisse par-dessus. Et pour enlever cette graisse, c’est ton déficit calorique qui travaille, pas le fait de secouer des haltères légères.

Si tu passes soudainement à des séries de 20 répétitions avec des charges légères alors que tu es en déficit calorique, tu envoies un signal catastrophique à ton organisme. Tu lui dis : « Hé, je n’ai plus besoin de soulever lourd, donc tu peux te débarrasser de ce tissu musculaire coûteux en énergie ».

Résultat ? Tu perds du gras, mais aussi du muscle. Ton métabolisme chute. C’est l’inverse de ce que nous visons dans mon programme sèche, où la priorité est de forcer le corps à puiser dans les graisses tout en protégeant la masse maigre comme un trésor.

 

Le vrai secret : Maintenir l’intensité (Poids Lourds)

Pour réussir une sèche, il faut comprendre la notion de survie. Ton corps déteste perdre du poids. Pour lui, le gras est une assurance-vie (famine), et le muscle est un moteur de luxe qui consomme trop de carburant.

En période de restriction calorique (quand tu manges moins que tes besoins), ton corps va chercher à économiser de l’énergie. S’il a le choix entre brûler du gras ou dégrader du muscle qu’il juge « inutile » car les charges sont devenues légères, il choisira le muscle.

Pour contrer cela, il faut maintenir les poids lourds. C’est le facteur numéro un.

L’importance de la tension mécanique

La tension mécanique est la force que tes muscles doivent produire pour bouger une charge. C’est le principal moteur de la croissance musculaire, mais aussi de la rétention musculaire.

En gardant des charges lourdes (proches de ce que tu soulevais en prise de masse), tu obliges ton système nerveux et tes fibres musculaires à rester mobilisés. C’est le seul moyen de dire à ton corps : « Garde ce muscle, j’en ai besoin pour soulever ces trucs lourds tous les jours ! ».

 

Combien de répétitions pour sécher : Le protocole en 3 zones

Alors, faut-il ne faire que du lourd ? Pas forcément. Une bonne séance de musculation en sèche doit être intelligente pour gérer la fatigue. En déficit calorique, tes articulations et tendons sont plus fragiles et ta récupération moins bonne.

La vidéo ou j’en parle le mieux 

Voici la répartition idéale que j’utilise et que je recommande pour optimiser à la fois la rétention musculaire et la dépense énergétique.

1. Mouvements Polyarticulaires : la base (6-8 Répétitions)

Sur les exercices de base qui recrutent plusieurs groupes musculaires (Squat, Soulevé de terre, Développé couché, Tractions lestées, Développé militaire), tu ne dois pas faire de compromis.

  • L’objectif : Maintenir la force pure.
  • La charge : Lourde (environ 80-85% de ton max).
  • Le volume : 6 à 8 répétitions.

Pourquoi 6 à 8 et pas moins ? Parce qu’en dessous de 6 répétitions (type force pure 1-5 reps), le risque de blessure augmente considérablement quand on a moins de « coussin » (gras et eau) autour des articulations. Pourquoi pas plus ? Parce qu’au-delà de 8 reps avec ces charges, le système cardiovasculaire ou la brûlure lâche souvent avant le muscle.

C’est ici que se joue le maintien de ta masse. Si tu soulevais 100kg pour 8 reps avant ta sèche, ton but est de soulever 100kg pour 8 reps à la fin de ta sèche. Si tu y arrives, tu garderas un paquet de masse musculaire.

2. Mouvements d’Isolation : mi-séance (12-15 Répétitions)

Une fois les gros mouvements terminés, on passe aux exercices d’isolation ou sur machines guidées (Curl barre, Extensions triceps, Élévations latérales, Leg Extension, Pec Deck).

  • L’objectif : Stress métabolique et volume sans casser les articulations.
  • La charge : Moyenne.
  • Le volume : 12 à 15 répétitions.

Ici, chercher à mettre trop lourd est contre-productif et dangereux. Mettre lourd sur des élévations latérales va juste te détruire les épaules. En visant la fourchette 12-15, tu vas créer ce qu’on appelle le « stress métabolique » (la congestion). Cela apporte des nutriments au muscle et, bien que ce ne soit pas le facteur principal de croissance, cela aide à maintenir la masse musculaire dans un second temps.

C’est aussi mentalement satisfaisant d’avoir une bonne congestion quand on se sent un peu « plat » à cause du régime.

3. Mouvements Légers ou Poids du Corps : la fin (+15 Répétitions)

Enfin, pour certains exercices spécifiques comme les abdominaux, les mollets, ou certains exercices de finition (facepulls, fentes marchées au poids du corps), on peut monter plus haut.

  • L’objectif : Endurance musculaire et augmentation de la dépense calorique.
  • La charge : Légère ou poids du corps.
  • Le volume : 15, 20 répétitions ou plus.

Cette zone permet d’augmenter le volume total de la séance sans trop taxer le système nerveux central (SNC). C’est le seul moment où « faire des reps pour brûler » a un semblant de sens, non pas pour définir le muscle, mais pour augmenter la dépense énergétique globale de la séance (NEAT/EAT) et augmenter la vascularisation, idéale pour augmenter la sensibilité des récepteurs beta adrénergique et donc la perte de graisse locale.

Combien de séries pour sécher ? La gestion du volume

Maintenant que nous avons réglé la question des répétitions, parlons des séries. C’est souvent là que l’erreur se produit. En sèche, beaucoup pensent qu’il faut en faire plus. Plus de séries, plus d’exos, plus de temps à la salle.

C’est une erreur stratégique.

Rappelle-toi : tu manges moins. Ta capacité de récupération est donc diminuée. Si tu augmentes le volume d’entraînement (le nombre de séries) alors que tu as moins de carburant, tu vas droit dans le mur : surentraînement, cortisol élevé (hormone du stress qui favorise le stockage du gras abdominal) et blessures.

La règle d’or : Réduire le volume, maintenir l’intensité

Si tu avais l’habitude de faire 20 séries au total pour les pectoraux lors de ta prise de masse, tu devrais probablement réduire ce volume à 12-15 séries efficaces pendant ta sèche.

C’est la qualité qui prime sur la quantité. Chaque série doit être intense. Il vaut mieux faire 2 séries de développé couché à fond (à l’échec ou proche de l’échec) que 5 séries moyennes. En réduisant le nombre de séries, tu permets à ton corps de récupérer malgré le déficit calorique.

Si tu sens que tu as encore énormément d’énergie à la fin de ta séance, c’est souvent signe que tes charges n’étaient pas assez lourdes sur tes séries de 6-8 répétitions. Si tu cherches à construire d’abord une base solide avant de sécher, je te conseille plutôt de jeter un œil à mon programme prise de muscle pour établir ces fondations.

Temps de repos : Faut-il les raccourcir ?

Une autre variable souvent mal comprise : le temps de repos. On entend souvent : « Prends 30 secondes de repos pour garder le rythme cardiaque élevé et brûler du gras ».

Si ton objectif est de faire du cardio, fais du cardio. Mais si tu fais de la musculation, ton but est de stimuler le muscle.

Si tu ne prends que 30 secondes de repos après une série lourde de squats, tu ne pourras pas mettre lourd à la série suivante à cause de l’essoufflement, et non à cause de la fatigue musculaire. Tu transformes ta séance de musculation en séance de cardio médiocre. Ta force va chuter, et ton signal de maintien musculaire avec.

  • Pour les exercices lourds (6-8 reps) : Prends tout le temps nécessaire pour récupérer ta force. Cela peut être 2, 3, voire 4 minutes.
  • Pour l’isolation (12-15 reps) : 1 minute 30 à 2 minutes suffisent généralement.

 

L’alimentation : Le vrai moteur de la sèche

Je ne peux pas écrire un article sur la sèche sans mentionner l’éléphant dans la pièce : la nutrition. Tu peux avoir le meilleur programme d’entraînement du monde, respecter scrupuleusement les 6-8 répétitions sur le polyarticulaire, si tu manges plus que tes besoins, tu ne sécheras pas.

L’entraînement sert à dire au corps « quoi garder » (le muscle). L’alimentation sert à dire au corps « quoi perdre » (le gras). Ne confonds pas les rôles.

C’est pourquoi il est crucial de suivre un plan alimentaire précis, riche en protéines (environ 1.6g à 2.2g par kg de poids de corps) pour soutenir la réparation musculaire, et avec un déficit calorique modéré.

 

FAQ : Vos questions sur l’entraînement en sèche

1. Est-ce que je peux prendre du muscle tout en séchant ?

C’est le Saint Graal, mais c’est très difficile. C’est possible principalement pour les grands débutants, les personnes qui reprennent le sport après une longue pause (mémoire musculaire), ou les personnes avec un taux de gras très élevé. Pour un pratiquant intermédiaire ou avancé, l’objectif réaliste est de maintenir le muscle. Si tu en gagnes, c’est du bonus !

2. Dois-je faire du cardio en plus de ma musculation pour sécher ?

Le cardio n’est pas obligatoire, c’est un outil. Il permet d’augmenter ta dépense calorique sans avoir à trop réduire la nourriture. Je recommande de commencer sans cardio, puis d’en ajouter progressivement (marche rapide, vélo) si la perte de poids stagne, plutôt que de tout miser dessus dès le début.

3. Que faire si je perds de la force ?

Une légère baisse de force est normale en fin de sèche (moins d’énergie, moins de levier mécanique). Cependant, si ta force chute drastiquement (par exemple -20% sur tes charges) dès les premières semaines, c’est que ton déficit calorique est trop agressif ou que tu ne récupères pas assez. Augmente tes calories ou réduis ton volume d’entraînement (nombre de séries).

4. Les techniques d’intensification (dropsets, supersets) sont-elles utiles ?

Oui, elles sont excellentes pour augmenter la densité de la séance et le stress métabolique, surtout sur les exercices d’isolation. Par exemple, un dropset sur des élévations latérales est très efficace. Mais n’en abuse pas sur les gros exercices (squat, deadlift) au risque de te griller nerveusement.

5. Faut-il s’entraîner à l’échec musculaire pour sécher ?

L’entraînement proche de l’échec (RPE 8-9) est nécessaire pour envoyer un signal fort. Cependant, aller à l’échec total (où la barre ne monte plus) à chaque série est très taxant pour la récupération. Garde souvent 1 ou 2 répétitions « en réserve » (RIR 1-2) sur les mouvements polyarticulaires pour éviter la blessure, et va à l’échec sur les mouvements d’isolation. Moi je vise l’échec total sur au moins une série par exercices.

La qualité avant la quantité

Pour résumer, la question « combien de répétitions pour sécher » a une réponse claire. Oublie les séries interminables de 20 répétitions avec des poids plumes qui ne font que pomper le sang sans préserver la fibre musculaire.

Garde ta base lourde. Bats-toi pour chaque kilo sur la barre. Utilise la fourchette de 6 à 8 répétitions sur les gros mouvements pour préserver ta force, complète avec du 12-15 répétitions pour l’isolation, et n’utilise les séries très longues que pour la « finition ».

C’est cette approche intelligente, mixant intensité mécanique et gestion de la fatigue, qui te donnera ce look dense et athlétique une fois le gras éliminé.

Tu veux une structure clé en main qui applique exactement ces principes sans que tu aies à calculer tes charges ? Je t’invite à regarder mon programme sèche complet qui a déjà aidé des centaines de personnes à transformer leur physique.

Théo @Fitnessmith

Références Scientifiques

 

Mes 8 outils pour se transformer
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Fitnessmith (Théo) est un spécialiste de la musculation naturelle et de la nutrition depuis 2004. Ayant souffert d'obésité modérée dans sa jeunesse, il s'est formé pour comprendre et lutter contre son surpoids. Grâce au sport, à la nutrition et à une hygiène de vie saine, il a réussi à transformer son corps et son mode de vie. Passionné par l’optimisation physique et la performance, il a expérimenté et comparé différentes méthodes d'entraînement, notamment la force, l'hypertrophie et l'endurance musculaire, afin d’en analyser les effets sur le corps et la progression athlétique. Conscient que la transformation physique va bien au-delà de l’entraînement et de l’alimentation, il s'est également documenté sur la santé mentale, les troubles du comportement alimentaire (TCA), la dysmorphophobie, l'image de soi et les mécanismes de la motivation au changement, afin d’aider ceux qui souhaitent améliorer leur relation avec leur corps et leur bien-être global. Aujourd’hui, il partage son expertise et son expérience à travers son site , ses , ses et ses réseaux sociaux, notamment et . Auteur du livre aux éditions Eyrolles, il écrit également pour le magazine et intervient dans de nombreux sur le web. Il propose sur son site adaptés à ceux qui souhaitent perdre de la graisse et prendre du muscle, basés sur des données scientifiques et son expérience personnelle. Vous pouvez également . Avertissement : les informations fournies sur Fitnessmith.fr sont destinées à un usage informatif et ne remplacent pas les conseils d’un professionnel de santé. Fitnessmith.fr ne garantit pas l’exactitude, la fiabilité ou l’exhaustivité des contenus, et leur utilisation se fait sous votre entière responsabilité.

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